Aude_atelier3

Biographie

C’est en Bretagne, dans les Côtes-d’Armor au cœur des Paluden (les marais) et proche de la mer,  que se trouvent les éléments qui me nourrissent artistiquement. C’est bien ici, entourée de vie animale et végétale indispensable à mes créations, que mon inspiration s’épanouit.

Autodidacte, le modelage s’est imposé à moi. C’est le médium qui me permet de donner forme et naissance aux personnages monumentaux dont je ressens la présence de manière quasi viscérale.

Ce sont ces figures que j’entraperçois, qui viennent s’imposer à moi. Je ressens tout d’abord leur présence, celle-ci s’affirmant de jour en jour, jusqu’à m’abandonner à leur création.

Il me faut alors tout mettre en œuvre et repousser mes limites afin de leur être fidèle et de rendre physiquement visible leur énergie, leur force.

Ces figures tutélaires que sont les sculptures monumentales orientent mon travail et me permettent de décliner leur substance sous d’autres formes (bronze, bas-relief, terre cuite émaillée…).

Je ne m’impose pas de limite dans l’utilisation de la matière et des techniques, me formant tour à tour au moulage, à la céramique, à la mosaïque ou encore au vitrail. Ceci afin de pouvoir faire progresser mon travail, de m’affranchir de contraintes techniques. Il m’importe de pouvoir faire honneur à la beauté du monde et la liberté qu’elle suscite.

Ma première création, datant de 2011, m’a été révélée par un poème de Louise Labé Je vis je meurs, qui m’accompagne depuis comme source d’inspiration où puiser la vitalité nécessaire à la réalisation de sujets monumentaux .

Mais s’il est un texte qui pourrait être la mise en mots et la description philosophique de mon travail ainsi que de ce qu’il véhicule en termes de concept, c’est celui de Primo Levi tiré de Lilith où il aborde la notion de dysphylaxie :

Chaque année, chaque jour, des espèces nouvelles naissent, plus nombreuses qu’il n’en fallait à l’armée de naturalistes pour leur trouver un nom ;

Certaines monstrueuses, d’autres charmantes, d’autres encore inopinément utiles, comme les chênes laitiers qui poussaient dans le Casentino.

Pourquoi ne pas espérer dans un progrès ? Pourquoi ne pas croire en une nouvelle sélection millénaire, en un homme nouveau qui aurait la force et la rapidité du tigre, la longévité du cèdre, la prudence de la fourmi ?
Elle s’arrêta devant un cerisier en fleur : elle en caressa le tronc luisant où elle sentait monter la sève, elle toucha légèrement les nœuds gommeux, puis, ayant jeté un coup d’œil aux alentours, elle le serra étroitement contre elle, et il lui sembla que l’arbre lui répondait par une pluie de fleurs.
( … ) elle désirait en quelque manière que le cerisier entre en elle, fructifie en elle.
Elle gagna la clairière et s’étendit entre les fougères, fougère elle même, seule, légère et flexible dans le vent.”

 

Extrait de “Lilith et autres nouvelles” de Primo Levi.

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