C’est la première pièce que j’ai créée avec en mémoire un poème de Louise Labé Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie. Dessinée en 1996, elle sera réalisée en 2011.
Elle représente la femme fontaine.
Un arbuste est planté dans son corps, qu’elle enveloppe de ses bras. L’arbre fait partie de la sculpture, il représente la planète et la sagesse. Ses bras représentent la protection et la fontaine, l’amour dont elle inonde.
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé, Sonnets
Animée par le mouvement de l’eau, l’intérieur de son ventre en forme de coquillage est étudié afin de recevoir le système hydraulique.
Les évents de forme concentrique situés sur le coquillage permettent la sortie de jets d’eau prolongeant la forme de celui-ci. Il en est de même pour le coquillage formant sa chevelure par les pointes duquel des jets d’eau jaillissent. Sa poitrine est dotée de jets qui envoient une eau d’allure mousseuse.
Coquillage est une sculpture d’eau monumentale destinée au jardin.
Elle tire son inspiration du statuaire des jardins de la Renaissance italienne et constitue un hommage aux maîtres fontainiers de l’époque. Elle fait également référence au style baroque qui suivra.
Voluptueuse, en écho au thème de la fertilité, elle est l’incarnation de la force vitale qui anime les êtres vivants.
Extase évoque la nature luxuriante, l’été et ses délices. Son animal totémique est le paon, le bruissement de ses plumes alors qu’il fait la roue pour la parade nuptiale.
Destinée à être une sculpture d’extérieur, Extase s’imagine dans un jardin chaud et humide aux accents tropicaux et à la végétation foisonnante.
Présentée avec une orchidée double dans l’implantation de la chevelure, fleurs qu’elle porte à sa bouche avec ses mains, l’extase devient alors un paroxysme de sensualité.
Rêve est la clef d’entrée de mon univers artistique, l’une des premières pièces abouties après seulement quelques mois de modelage.
Cette créature monumentale en lévitation entre terre et air est devenue chaque jour plus présente, m’imposant en retour le défi d’être jour après jour à la hauteur de ses exigences. Ce fut une véritable mise au monde née de mes mains, une personnalité s’avançant vers la lumière.
Elle m’a imposé de développer mes propres techniques afin de libérer son mouvement sans avoir recours à une armature, tout en lui permettant de résister au temps.
Rêve est un poème en sculpture, un chant qui parle de printemps, d’éternité et de paix.
Sculpture monumentale, Cocon repose au fond de l’océan.
Présence rassurante et bienfaitrice, Cocon est une figure quasi mythologique dont le rayonnement apaise et remplit de félicité ceux qui l’approchent.
Elle est le lien qui unit les peuples, la faune, la flore, elle est l’origine des vies terrestres issues de la mer.
Son leitmotiv est simple comme un refrain :
“C’est l’amour qui l’entoure : Cocon”
Cocon est une sculpture destinée à être mise en œuvre sur un plan d’eau, une source lumineuse dans la chevelure.
Espoir, paix, protection…
Guerrière, dans son mouvement et dans sa posture, est inspirée de deux créatures symboliques : le cheval et le serpent.
Le cheval pour la puissance et le serpent pour l’élan qui se transmet à tout son corps. Elle est aussi une figure de femme amazone libre et déterminée, rétablissant la justice par la force de son esprit.
Ainsi ses bras forment un arc avec lequel elle décoche les flèches de sa pensée.
Guerrière, dans sa forme monumentale, est un sculpture pour plan d’eau celle-ci s’échappant par sa chevelure et formant des mèches ruisselantes qui l’habillent d’un voile délicat.
Sculpture monumentale, Sauvage est comme une barque échouée sur un banc de sable. Ses jambes sont les mâts d’un voilier, sa chevelure des panicauts de mer…
Sauvage, c’est une saison, celle de l’hiver où le temps se fige dans l’attente de la lumière. Sauvage est un animal, le chat qui s’étire dans un foyer chaleureux.
Sauvage, c’est une femme qui se cache, indécise, désirée et inquiète dans l’attente qu’un flot nouveau la transporte.
Entre deux mondes est l’esprit de la sculpture, celui qui m’habite lorsque celles-ci m’appellent à leur création.
C’est le passage du monde des vivants vers un abîme de création.
Le passage vers un univers peuplé d’esprits qui m’absorbent afin que je leur donne vie par le modelage et ramène leur âme vers la lumière.
Fusion est une fusion des corps, la femme qui rentre dans le coquillage, figure masculine incarnant l’homme mais aussi sa maison.
Fusion est une allégorie sur l’abolition des frontières entre les mondes vivants et leur classification.
C’est l’affirmation de la nécessité d’une prise conscience pour l’espèce humaine de la complexité des autres formes de vie terrestre et un questionnement à propos de leur sensibilité dans leurs interactions avec le monde.
Fusion est une sculpture articulée, montée sur un système de ressort produisant un effet de balancier.
Ce mouvement rappelant les jeux pour enfants crée un parallèle avec la jeunesse de notre humanité et la naïveté de notre rapport au vivant.